contemporain du Christ | - | Env. 70 |
Alors que les autres disciples lui annonçaient que Jésus était ressuscité, il ne voulut pas croire, mais lorsque Jésus lui-même lui montra son côté transpercé, il s’écria: «Mon Seigneur et mon Dieu!» Selon la tradition, c’est cette foi qu’il annonça aux peuples de l’Inde. |
Thomas l'Apôtre ou saint Thomas est un des douze apôtres de Jésus. Son nom figure dans les listes d'apôtres des trois évangiles synoptiques et du livre des Actes des Apôtres. L'évangile selon Jean lui donne une place particulière. Il doute de la résurrection de Jésus-Christ, ce qui fait de lui le symbole de l'incrédulité religieuse. Diverses traditions le présentent comme envoyé (apostolos) en Adiabène à Nisibe, puis dans le royaume indo-parthe du Taxila. Il aurait porté la “Bonne nouvelle” jusqu'en Inde du Sud où il est considéré comme le fondateur de l'Église. Arrivé en Inde en 52, il y serait mort, martyr, aux environs des années 70, sur la colline qui s'appelle aujourd'hui Mont Saint-Thomas, près de Mylapore. Son tombeau se trouve dans la crypte de la basilique Saint-Thomas de Chennai. L'apôtre Thomas est présent dans la plupart des textes chrétiens antiques, et deux apocryphes lui sont attribués : l'évangile de Thomas et les Actes de Thomas.
Son nom, inconnu avant lui, signifie « jumeau » en araméen (Teʾoma), traduit en grec Didymos. C'est pourquoi il est appelé Thomas le didyme dans l'évangile selon Jean, et Judas Thomas dans la tradition syriaque et les Pères de l'Église comme Eusèbe de Césarée. L’Évangile attribué à Thomas le désigne sous le nom de Didyme Jude Thomas. Thomas ne semble pas être un nom avant le iie siècle, il est donc probable que le prénom Thomas vienne du personnage historique des débuts du christianisme.
Depuis 1969, il est célébré le 3 juillet par les Églises catholique romaine et syriennes, spécialement en Inde où sa fête revêt une solennité toute particulière. Les Églises grecques le célèbrent le 6 octobre. Certaines Églises occidentales, comme l'Église anglicane, le fêtent toujours le 21 décembre. Il est le patron des chrétiens qui persévèrent dans la foi tout en connaissant le doute. Il était traditionnellement représenté portant une lance, pour évoquer la façon dont il a été tué et une équerre symbolisant sa fonction d'architecte. Cette fonction d'architecte fait référence à la construction du palais du roi indo-parthe du Taxila Gondopharès, qui selon les Actes de Thomas a obtenu de Jésus qu'il lui envoie Thomas.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_(ap%C3%B4tre)
Benoît XVI AUDIENCE GÉNÉRALE Mercredi 27 septembre 2006 Thomas
Chers frères et soeurs,
Poursuivant nos rencontres avec les douze Apôtres choisis directement par Jésus, nous consacrons aujourd'hui notre attention à Thomas. Toujours présent dans les quatre listes établies par le Nouveau Testament, il est placé dans les trois premiers Evangiles, à côté de Matthieu (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15), alors que dans les Actes, il se trouve près de Philippe (cf. Ac 1, 13). Son nom dérive d'une racine juive, ta'am, qui signifie "apparié, jumeau". En effet, l'Evangile de Jean l'appelle plusieurs fois par le surnom de "Didyme" (cf. Jn 11, 16; 20, 24; 21, 2), qui, en grec, signifie précisément "jumeau". La raison de cette dénomination n'est pas claire.
Le Quatrième Evangile, en particulier, nous offre plusieurs informations qui décrivent certains traits significatifs de sa personnalité. La première concerne l'exhortation qu'il fit aux autres Apôtres lorsque Jésus, à un moment critique de sa vie, décida de se rendre à Béthanie pour ressusciter Lazare, s'approchant ainsi dangereusement de Jérusalem (cf. Mc 10, 32). A cette occasion, Thomas dit à ses condisciples: "Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui!" (Jn 11, 16). Sa détermination à suivre le Maître est véritablement exemplaire et nous offre un précieux enseignement: elle révèle la totale disponibilité à suivre Jésus, jusqu'à identifier son propre destin avec le sien et à vouloir partager avec Lui l'épreuve suprême de la mort. En effet, le plus important est de ne jamais se détacher de Jésus. D'ailleurs, lorsque les Evangiles utilisent le verbe "suivre" c'est pour signifier que là où Il se dirige, son disciple doit également se rendre. De cette manière, la vie chrétienne est définie comme une vie avec Jésus Christ, une vie à passer avec Lui. Saint Paul écrit quelque chose de semblable, lorsqu'il rassure les chrétiens de Corinthe de la façon suivante: "Vous êtes dans nos coeurs à la vie et à la mort" (2 Co 7, 3). Ce qui a lieu entre l'Apôtre et ses chrétiens doit, bien sûr, valoir tout d'abord pour la relation entre les chrétiens et Jésus lui-même: mourir ensemble, vivre ensemble, être dans son coeur comme Il est dans le nôtre.
Une deuxième intervention de Thomas apparaît lors de la Dernière Cène. A cette occasion, Jésus, prédisant son départ imminent, annonce qu'il va préparer une place à ses disciples pour qu'ils aillent eux aussi là où il se trouve; et il leur précise: "Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin" (Jn 14, 4). C'est alors que Thomas intervient en disant: "Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas; comment pourrions-nous savoir le chemin?" (Jn 14, 5). En réalité, avec cette phrase, il révèle un niveau de compréhension plutôt bas; mais ses paroles fournissent à Jésus l'occasion de prononcer la célèbre définition: "Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie" (Jn 14, 6). C'est donc tout d'abord à Thomas que cette révélation est faite, mais elle vaut pour nous tous et pour tous les temps. Chaque fois que nous entendons ou que nous lisons ces mots, nous pouvons nous placer en pensée aux côtés de Thomas et imaginer que le Seigneur nous parle à nous aussi, comme Il lui parla. Dans le même temps, sa question nous confère à nous aussi le droit, pour ainsi dire, de demander des explications à Jésus. Souvent, nous ne le comprenons pas. Ayons le courage de dire: je ne te comprends pas, Seigneur, écoute-moi, aide-moi à comprendre. De cette façon, avec cette franchise qui est la véritable façon de prier, de parler avec Jésus, nous exprimons la petitesse de notre capacité à comprendre et, dans le même temps, nous nous plaçons dans l'attitude confiante de celui qui attend la lumière et la force de celui qui est en mesure de les donner.
Très célèbre et même proverbiale est ensuite la scène de Thomas incrédule, qui eut lieu huit jours après Pâques. Dans un premier temps, il n'avait pas cru à l'apparition de Jésus en son absence et il avait dit: "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté; non, je ne croirai pas!" (Jn 20, 25). Au fond, ces paroles laissent apparaître la conviction que Jésus est désormais reconnaissable non pas tant par son visage que par ses plaies. Thomas considère que les signes caractéristiques de l'identité de Jésus sont à présent surtout les plaies, dans lesquelles se révèle jusqu'à quel point Il nous a aimés. En cela, l'Apôtre ne se trompe pas. Comme nous le savons, huit jours après, Jésus réapparaît parmi ses disciples, et cette fois, Thomas est présent. Jésus l'interpelle: "Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté: cesse d'être incrédule, sois croyant" (Jn 20, 27). Thomas réagit avec la plus splendide profession de foi de tout le Nouveau Testament: "Mon Seigneur et mon Dieu!" (Jn 20, 28). A ce propos, saint Augustin commente: Thomas "voyait et touchait l'homme, mais il confessait sa foi en Dieu, qu'il ne voyait ni ne touchait. Mais ce qu'il voyait et touchait le poussait à croire en ce que, jusqu'alors, il avait douté" (In Iohann. 121, 5). L'évangéliste poursuit par une dernière parole de Jésus à Thomas: "Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu" (Jn 20, 29). Cette phrase peut également être mise au présent: "Heureux ceux qui croient sans avoir vu". Quoi qu'il en soit, Jésus annonce un principe fondamental pour les chrétiens qui viendront après Thomas, et donc pour nous tous. Il est intéressant d'observer qu'un autre Thomas, le grand théologien médiéval d'Aquin, rapproche de cette formule de béatitude celle apparemment opposée qui est rapportée par Luc: "Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez" (Lc 10, 23). Mais saint Thomas d'Aquin commente: "Celui qui croit sans voir mérite bien davantage que ceux qui croient en voyant" (In Johann. XX lectio VI 2566). En effet, la Lettre aux Hébreux, rappelant toute la série des anciens Patriarches bibliques, qui crurent en Dieu sans voir l'accomplissement de ses promesses, définit la foi comme "le moyen de posséder déjà ce qu'on espère, et de connaître des réalités qu'on ne voit pas" (11, 1). Le cas de l'Apôtre Thomas est important pour nous au moins pour trois raisons: la première, parce qu'il nous réconforte dans nos incertitudes; la deuxième, parce qu'il nous démontre que chaque doute peut déboucher sur une issue lumineuse au-delà de toute incertitude; et, enfin, parce que les paroles qu'il adresse à Jésus nous rappellent le sens véritable de la foi mûre et nous encouragent à poursuivre, malgré les difficultés, sur notre chemin d'adhésion à sa personne.
Une dernière annotation sur Thomas est conservée dans le Quatrième Evangile, qui le présente comme le témoin du Ressuscité lors du moment qui suit la pêche miraculeuse sur le Lac de Tibériade (cf. Jn 21, 2). En cette occasion, il est même mentionné immédiatement après Simon-Pierre: signe évident de la grande importance dont il jouissait au sein des premières communautés chrétiennes. En effet, c'est sous son nom que furent ensuite écrits les Actes et l'Evangile de Thomas, tous deux apocryphes, mais tout de même importants pour l'étude des origines chrétiennes. Rappelons enfin que, selon une antique tradition, Thomas évangélisa tout d'abord la Syrie et la Perse (c'est ce que réfère déjà Origène, rapporté par Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. 3, 1), se rendit ensuite jusqu'en Inde occidentale (cf. Actes de Thomas 1-2 et 17sqq), d'où il atteignit également l'Inde méridionale. Nous terminons notre réflexion dans cette perspective missionnaire, en formant le voeu que l'exemple de Thomas corrobore toujours davantage notre foi en Jésus Christ, notre Seigneur et notre Dieu.
Source : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2006/documents/...