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Saint Venant de Camerino

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Env. 255

Venant, de Camérino, avait quinze ans, lorsqu’il fut dénoncé comme chrétien à Antiochus alors gouverneur de la ville pour l’empereur Dèce. Il se présenta lui-même aux portes de la ville à ce magistrat, qui, après l’avoir tenté longuement par des promesses et des menaces, ordonna de le battre de verges et de le charger de chaînes. Un Ange délie miraculeusement ses liens ; il est alors brûlé avec des torches ardentes, puis suspendu, la tête en bas, au-dessus d’un feu allumé sous lui. Sa constance dans les tourments frappe d’admiration le greffier Anastase, et quand il le voit, une seconde fois délié par l’Ange, marcher, vêtu de blanc, au dessus de la fumée, il croit en Jésus-Christ, et se fait baptiser avec sa famille par le bienheureux Prêtre Porphyre, en compagnie duquel il remporte, peu de temps après, la palme du martyre.

Ramené devant le gouverneur, et inutilement sollicité d’abandonner la foi du Christ, Venant est jeté en prison. Le gouverneur envoie un héraut, nommé Attale, qui vient dire à Venant que lui aussi a été chrétien, mais qu’il a renoncé à ce titre, parce qu’il a reconnu la vaine illusion d’une foi en raison de laquelle les Chrétiens se privent des biens présents, dans l’espérance chimérique de biens futurs. Le noble athlète du Christ, qui connaît les ruses de notre perfide ennemi, repousse loin de lui ce ministre du démon. On le ramène donc devant le gouverneur : on lui casse toutes les dents et on lui brise les mâchoires, et, ainsi mutilé on le jette sur un fumier Mais un Ange vient encore le délivrer. On le fait comparaître de nouveau devant le juge, et celui-ci, à la voix de Venant qui parlait toujours tombe de son siège en s’écriant : « Le Dieu de Venant est le vrai Dieu ; renversez les nôtres ».

A cette nouvelle, le gouverneur fit aussitôt exposer Venant aux lions ; mais contrairement à leur férocité habituelle, ces animaux se jetèrent à ses pieds. Pendant ce temps, le jeune homme enseignait au peuple la foi du Christ ; aussi fut-il éloigné et remis en prison. Le lendemain. Porphyre ayant raconté au gouverneur une vision qu’il avait eue pendant la nuit, et dans laquelle il avait vu Venant resplendissant de lumière baptiser le peuple, tandis qu’un brouillard épais couvrait le gouverneur, celui-ci, transporté de colère, donna l’ordre de lui trancher immédiatement la tête ; il commanda ensuite de traîner Venant jusqu’au soir par des lieux couverts d’épines et de chardons. On le laissa à demi-mort, mais dès le lendemain matin, il se présentait de nouveau devant le gouverneur, qui le fit aussitôt précipiter du haut d’un rocher. Arraché encore par miracle à cette mort, Venant fut traîné jusqu’à un mille de la ville par les plus rudes sentiers ; là les soldats ayant soif, Venant s’agenouilla sur une pierre qui se trouvait à proximité, dans une dépression du sol ; ayant tracé sur elle le signe de la croix, il en jaillit de l’eau. Il laissa sur cette pierre l’empreinte de ses genoux, ainsi qu’on peut le voir encore dans son église où elle est conservée. Touchés de ce miracle, plusieurs soldats crurent en Jésus-Christ. Le gouverneur leur fit trancher la tête ainsi qu’à Venant, sur les lieux mêmes. Aussitôt il y eut un orage et un tremblement de terre tels que le gouverneur prit la fuite ; mais il ne put se dérober à la justice divine, et il périt peu de jours après l’une mort très honteuse. Pendant ce temps, les Chrétiens ensevelirent à une place d’honneur le Martyr et ses compagnons, et leurs corps ont conservés jusqu’à ce jour, à Camérino, dans l’Église dédiée à Saint Venant.
(Source : L'année liturgique de Dom Guéranger )

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